Psychothérapie

L’accompagnement d’une personne, d’un couple, d’une famille ou d’un groupe, qu’il soit dit "thérapeutique" ou de "développement personnel", est directement dépendant du degré d’avancée sur le "chemin de conscience" du thérapeute lui-même.

De même qu’un guide de montagne ne peut conduire ses "clients" au-delà de ses propres limites personnelles, un thérapeute ne peut conduire les individus qu’il accompagne qu’en deçà de là où il en est lui-même, dans son propre cheminement de croissance personnelle.

Ici bien sûr, il ne peut y avoir de clivage personnel professionnel, le premier outil de travail du thérapeute étant lui-même, dans son être et son degré de conscience.

La compétence du professionnel thérapeute ne peut donc être exclusivement fondée sur un savoir intellectuel ou sur des titres universitaires, mais aussi sur une connaissance de lui-même.

L’éducation, les conditionnements culturels et familiaux, les tabous, les croyances, le savoir et l’enseignement, éloignent, progressivement, l’individu de la conscience profonde de lui-même. Peu à peu, à partir de l’enfance, il va passer d’une référence interne vivante et émotionnelle, fondée sur ses sens et ses sensations internes, à une référence externe, fondée sur le "stockage" du savoir intellectuel souvent anesthésié.

C’est ainsi que les besoins vitaux de l’individu sont de plus en plus ignorés de lui-même. Les valeurs et références extérieures assimilées par le mental entrent alors en conflit avec ces besoins. C’est ce conflit intérieur que l’on appelle, habituellement, “névrose”.

Les modèles et les tentatives proposés de façon dominante à l’individu, pour faire face aux désagréments des manifestations de ces forces antagonistes intérieures, vont contribuer à l’éloigner de plus en plus de son “bon sens”, en le désignant comme "malade", et le renforcer dans une référence servile et magique vis-à-vis de l’extérieur, le médicament, le médecin, le "soi-niant".

Les blessures affectives et traumatismes divers sont stockés au fur et à mesure dans la mémoire et enkystés en fonction de l’impossibilité d’une régulation émotionnelle dans le moment qui suit l’expérience pénible ou traumatisante.

Par la suite, à différentes reprises, l’"inconscient " tente de libérer ces mémoires emprisonnées qui agissent comme des poisons intérieurs et hantent la personne comme des fantômes. Généralement, cette mémoire s’exprime d’abord par des manifestations sous forme de sensations, d’états intérieurs diffus, premiers maillons de la chaîne de mémoire, faite de sensations, d’images et de sons. Notre culture nomme ces manifestations "dépressions" ou troubles pathologiques et s’empresse de stopper le processus de libération en y plaquant ces significations négatives. Un conflit supplémentaire apparaît entre le besoin de libération et la croyance négative. Alors même que l’individu se trouve dans un processus d’autoguérison, il croit être malade !

Toutes ces références extérieures sont donc intégrées par l’instance de l’appareil psychique qu’est le mental. Le mental va donc prendre, dans ce contexte, la fonction de faire taire l’"inconscient ", persuadé que ses manifestations sont l’expression d’un dérèglement, d’une anomalie associés à la peur, d’où une réaction de fuite et d’évitement de la part du mental, qui correspond à ce que l’on appelle les "mécanismes de défenses". Toute technique thérapeutique court donc le risque, si elle est abordée théoriquement et approchée à partir du seul mental, de donner l’illusion d’être sur le chemin de la connaissance, de la conscience et du changement, alors qu’elle renforce et consolide les mécanismes de défense de la personne en recherche.

L’individu en démarche thérapeutique et didactique aura donc tendance à choisir une technique thérapeutique et son "artisan thérapeute" en fonction de ce qu’il croira mentalement "bon" et renforcera, sans le savoir, ses mécanismes de défense pour se protéger de ses zones de vulnérabilité et de souffrance (sans vraiment les rencontrer et les libérer émotionnellement), tout en lui donnant, par ailleurs, l’impression de changer.

Une sécurité "écologique", pour un apprentissage thérapeutique, consiste alors à ne pas se limiter à une seule technique, une seule approche, mais à explorer des approches différentes. Si l’on se sent à l’aise avec des approches de types cognitives, il est bon d’aller explorer des approches plus corporelles et émotionnelles, car c’est là que l’on a sans doute à apprendre et à "grandir", et si l’on se sent plus à l’aise avec des approches corporelles et émotionnelles, d’aller explorer aussi les approches plus cognitives.

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